Les Huguenots

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carte, SHPVD
Montpeyroux Gurson Saint Michel de Montaigne Port ste Foy Castillon La bataille Temple de Castillon Château de Duras Château de Pierrail Château de Theobon Chaire de Calvin Château Panisseau Temple de Gardonne Syndicat d'initiative Temple des Briands Temple du fleix Temple John Bost Temple La Force Le temple de Bergerac Maison des rois de France Château de Monbazillac Château de Bridoire Château de Saussignac Château de Eymet Château de Jeanne d'Albret Manoir de la Greze Château du Perrou Château de Pile Château de Tiregant Château de Garrigue Château de Saint Maurice Chapelle Saint-Martin Château de Clérans Limeuil Château de Lanquais Monpazier La Capelle Biron Château de Biron Château de Bétou Château de Castelnaud Château des Milandes Château de Berbiguières Domme Château de la Treyne Château de Beynac Château de Montfort Château de Commargues Château de Suey Prats Turenne Château de Gageac

1 - Château de Gurson (À Carsac de Gurson)

Puissante forteresse construite en 1175 par Geoffroy Rudel, seigneur de Gurson et de Montcuq.Reconstruite vers 1280 par Richard 1er, roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine, elle fut donnée en fief )à Jean de Grailly, vicomte de Castillon et de Benauge. Ces Grailly originaires des rives du lac de Genève, devinrent Comtes de Foix et de Candale(en Angleterre), duc de Randan (en Auvergne) etc.. Germain Gaston comte de Gurson et marquis de Trans fut célèbre par son action lors des guerres de religion. Dans son jeune âge, farouche ligueur, il fut "pourfendeur des Huguenots" et contribua à faire condamner à mort Philippe de Luns, dame de Graveron près de Sainte-Foy, afin de lui ravir ses biens, "tant il était affamé de confiscations" (Laroche-Chandieu). Plus tard il rejignit le parti des "politiques " et par son ami Montaigne imposa aux deux camps la paix du Fleix. Bien plus, il engagea ses flis à servir dans les rangs protestants dans lesquels quatre d'entre eux furent tués . Trois de ceux-ci au combat de Montcrabeau (près de Nérac) en 1587. Ils furent ensevelis dans l'église de Carsac où Germain Gaston fut lui-même enterré en 1605.
voir : les ruines de Gurson et l"église de Carsac de Gurson
.

2- Château de Mathecoulon (à Montpeyroux)

Demeure du frère de Montaigne, Bertrand (1560-1628?). Sur les conseils de Michel il servit, quoique fervent catholique, dans les armées du roi de Navarre, notamment à la bataille de Coutras (1587). En 1584, il est "gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi" de Henri de Navarre aux appointement annuels de 500 livres. Son fils, Gabriel, servit dans les rangs catholiques lors de la seconde partie des guerers de religion et serait mort prématurément en 1622 des blessures reçues aux sièges de Montravel et de Tonneins.
Voir : extérieur du château de Mathecoulon et l'église de Montpeyroux

3- Montaigne

Michel de Montaigne (1533-1592) ne fut pas seulement un écrivain et un philosophe ("Les Essais"), mais aussi un voyageur et un homme politique puissant et écouté. Maire de Bordeaux à plusieurs reprises, il fut pendant les Guerres de Religion l'un des chefs du parti des "Politiques" (dits aussi "Malcontents"), qui tenta d'établir la paix entre les deux camps. Avec le marquis de Trans (Gurçon), il oeuvra à la Paix du Fleix (1580) , et rallia la cause du roi de Navarre qu'il reçut dans son château.
Voir: la tour dite"librairie de Montaigne"

4- Château du Fauga (Port-Sainte-Foy)

Sur la rive droite de la Dordogne, entre Le Fleix et Port-Sainte-Foy. Aux pieds de ce très beau château se tint, le 21 février 1745, la première grande assemblée "au Désert" où se réunirent 6 000 huguenots venus de toute la région, de Bergerac à Libourne.
Mariages et baptêmes y furent célébrés par le ministre Jean de Loire.
L'élan ainsi donné, d'autres assemblées se tinrent dans la région, et la pratique des actes pastoraux "au Désert" se multiplia. 250 ans plus tard, le 9 juillet 1995, la Société de l'Histoire du Protestantisme dans la Vallée de la Dordogne y a fêté l'anniversaire de cette première assemblée.

5- Castillon-la-Bataille

C'est l'une des premières villes de la vallée, avec Sainte-Foy et Bergerac à embrasser la Réforme, qui sert de "refuge" en 1572 pendant la "saison" de la Saint-Barthélémy.
En 1586 le duc de Mayenne l'assiège, la peste et la faim déciment autant les assiégés que les assiégeants: mais la ville tombe, est livrée au pillage et aux massacres. Dès 1587, cependant, elle repasse sous contrôle protestant, les catholiques y sont très minoritaires: en 1660, on décompte 400 chefs de familles protestants, soit environ 1600 âmes. Mais le vicomte de Castillon, Turenne, abjure, et laisse par testament, en 1624, une très forte somme d'argent "aux pauvres catholiques de la ville", qui va servir principalement à la construction d'un hôpital, aujourd'hui l'Hôtel de Ville. Voir, entre autre, le fonds SHPVD-BN-119J.

6- Castillon-la-Bataille: le Temple

Lors du passage de Louis XIII à Castillon, pour constater la reprise du pouvoir royal sur la ville, ses soldats jettent des pierres sur le temple et en abîment le toit: ils sont réprimandés, car il n'était pas question de remettre en cause l'exercice du culte là où il était autorisé.
Mais ce n'est qu'à la Révolution que le culte est rétabli librement, et en 1847, grâce aux efforts du pasteur Bach, le temple actuel est achevé et inauguré en présence de 32 pasteurs venus de toute la région.

7- Duras

A l'extrême sud du bastion protestant, Duras était majoritairement réformée, comme son seigneur, Symphorien de Durfort. Celui-ci prend le commandement des armées protestantes en 1562, mais il est blessé au siège d'Orléans et meurt peu après.
En 1611, sous le marquisat de Jacques de Durfort, un temple est élevé au centre de la ville, où le culte est célébré jusqu'en 1679. Une église le remplace alors, mais en 1680 on dénombre encore environ un millier de protestants dans la ville.
A la Révolution, le château est en partie détruit par Lakanal.

8- Château du Pierrail (Margueron)

Il a été construit au XVIIe siècle par la famille de Ségur, sur les ruines d'un château médiéval. Il passe par mariage à la famille protestante de Roche. La dernière descendante de cette famille restée fidèle à la Réforme épouse en 1782, au Désert, François-Léonard, baron de Brianson. Les portraits des membres de cette famille, peints en cavaliers, ornent toujours la salle à manger du château. En avril 1832, la baronne de Brianson y accueille la duchesse de Berry dans sa route pour la Vendée. Les girouettes fleurdelisées placées sur chacun des pavillons symbolisent l'attachement au Roi des propriétaires.

9- Château de Théobon (Loubès-Bernac)

A la fin du XVIe siècle la château (signalé dès 1327), appartient à la famille Rochefort de Saint-Angel, qui était huguenote. Charles II de Rochefort, marquis de Théobon a été gouverneur de Sainte-Foy en 1621, son fils Jean II a été lieutenant général de l'armée de Condé en Guyenne pendant la Fronde. Les Rochefort de Saint-Angel ont contracté de nombreuses alliances avec la noblesse protestante de la région (les d'Escodas de Boisse, de Saussignac, les d'Alba de Panisseau, les la Mothe, de Lespinassat...)
En 1592, l'existence d'un temple est attestée dans la commune de Loubès-Bernac.

10- Gensac. La chaire de Calvin

Gensac se rallie à la Réforme dans sa quasi totalité, sous l'influence du curé de la commune et des premiers prédicateurs. Elle abrite alors derrière ses murs une active communauté: on dit que Calvin aurait prêché sur la chaire des anciens remparts. Le pasteur Durand baptisait et mariait "au Désert", bien avant l'Edit de Tolérance, au vu et au su de tout le monde.
Le temple est toujours actif, et l'on peut voir aussi (maintenant une pharmacie!) la façade de l'ancienne église évangélique. Voir, entre autre le fonds SHPVD-BN-132J.

11- Château Panisseau (Thénac)

Il fut la demeure d'un capitaine Panisseau, fervent huguenot et ardent défenseur de sa foi.
Ce château a aussi appartenu, comme celui de Lespinassat à une famille de Juifs séfarades mentionnée dans les Jurades de Bergerac en 1457, anoblis en 1638, convertis au calvinisme, dont une branche a émigré à Amsterdam après la révocation de l'édit de Nantes.

12- Temple de Gardonne

Le village de Gardonne a eu un temple dès 1561. Le seigneur de Gardonne, de la famille de Larmandie, était protestant. La paroisse eu son pasteur propre à quelques périodes du XVIIè siècle, le reste du temps elle fut une annexe de celle de Lamonzie-Saint-Martin. Ce temple fut démoli en 1683, et le culte interdit.
Le culte est rétabli en 1840, mais ce n'est qu'en 1884 qu'un nouveau temple est achevé, sur un terrain donné par la commune. Sa dédicace a lieu le 15 octobre 1884 sous la présidence du pasteur Jean Monod.

13- Sainte-Foy-la-Grande

Bastide fondée en 1255 par Alphonse de Poitiers (frère de Saint-Louis), elle fut appelée "la petite Genève", tant le protestantisme marque la vie de la cité à toutes les périodes de l'histoire. Dès 1561, les consuls prêtent serment sur la Bible, et ce, jusqu'en 1638. Prise et reprise maintes fois pendant les Guerres de Religion, la ville accueillit en 1578 le neuvième synode national, sous la conduite de Turenne. Henri de Navarre y fait de fréquents séjours entre 1577 et 1588, notamment pendant les négociations qui allaient conduire à la Paix du Fleix (1580). Devenu roi de France, et reconnaissant à la ville et à ses consuls de l'aide apportée, il leur accordera des lettres de noblesse et en fait une place forte huguenote (ville libre royale).
Du temple pouvant accueillir 3 000 fidèles, détruit en 1683, il ne reste que la cloche (actuellement dans le clocher de l'église), et quelques colonnes (esplanade F. Mitterrand).
L'ancien couvent des Filles de la Foi a abrité une école, fondée en 1828 par le pasteur Bourgade, l'une des premières écoles protestantes de France, qui vit passer des élèves célèbres: Jean-Louis Faure, Paul Broca, John Bost, Samuel Pozzi, Jules Steeg, Alfred André entre autres.
Aux XIXe et XXe siècles, trois temples furent à nouveau édifiés: la chapelle de l'Église Évangélique Libre, boulevard Gratiolet, construite en 1870, maintenant consacrée aux activités culturelles de l'Église Réformée ; le temple actuel, dit "Grand temple", rue Chanzy, terminé en 1824, et totalement redécoré entre 1855 et 1860 ; et le "Petit Temple", inauguré en 1911, lieu de culte de l'Église Réformée Evangélique, maintenant centre culturel municipal P. Bert. Voir, entre autre, les fonds SHPVD-BN-139J, 144J à 147J.
 

14- Saint-Avit-Saint-Nazaire: le temple des Briands

L'actuelle commune est issue de la réunion, il y a une trentaine d'année, de deux communes distinctes, Saint-Avit-du-Moiron et Saint-Nazaire.
Le culte protestant, établi dès 1541 dans la région de Sainte-Foy-la-Grande, s’est profondément enraciné à Saint-Avit, commune voisine.
La commune n’a alors pas de temple, les habitants se rendent au culte au grand temple de Sainte-Foy–la-Grande. Complètement protestante, la commune ne voit le retour d’un prêtre catholique qu'en 1657. Après la période de répression (un régiment loge en 1702 à Saint-Avit), la vie de l’église réformée reprend en 1752: il existe un registre des mariages célébrés au Désert entre 1752 et 1755.
Une décision du consistoire protestant du 4 thermidor an XII (1804) décide de la construction d’un temple. Les autorités impériales préfèrent céder l’église aux 1.100 réformés qui habitent Saint Avit, Saint-Nazaire et Saint-Philippe-du-Seignal. Le 14 floréal an XIII (4 mai 1805), le premier culte protestant est célébré par le pasteur Thomas après réparation de l’église qui était très endommagée.
En 1819, la population de la commune est à peu près à 65 % protestante. En 1821, le roi autorise la construction d’un nouveau temple. Ce dernier est construit par l’architecte Lapeyre. Il présente une particularité : on pouvait pénétrer dans la chaire sans passer par la salle du temple (ce n'est plus le cas aujourd'hui). La construction du temple est décidée par le préfet pour être réalisée au lieu dit « les Briands » le terrain est donné par un certain Gaussen habitant Nastringues.
La construction commencée en 1821 sera terminée en 1822. Sans attendre l’ordonnance royale de réception, qui n’arrivera que le 5 mars 1823, les protestants en prennent possession, et le consacrent au culte le 22 novembre 1822. 
Dès 1816, le consistoire voulut une école primaire protestante. Celle-ci regroupait une soixantaine d’enfants et fut très active. A noter: une école pour filles est créee en 1831
Le temple dépend aujourd’hui du même service que la commune du Fleix, et est desservi par le pasteur de Sainte-Foy-la-Grande. Voir, entre autre le fonds SHPVD-BN-123J

15- Le Fleix

Des lieux de culte existaient au Fleix au début du XVIIe siècle, aux hameaux des Gendres et de La Nougarède, dans des granges.
Le temple actuel est le principal pavillon du château Renaissance, en partie ruiné à la Révolution, vendu comme bien national. L'acheteur, Pierre Imbert, protestant, le céda à la communauté en 1805 pour y abriter le culte. Après d'importantes restaurations, l'inauguration du temple rénové eut lieu en 1899.
Le traité du Fleix, 26 novembre 1580, complété à la conférence de Coutras, va clore la 7ème guerre de religion. Pour sa signature, Henri de Navarre et le duc d'Anjou frère du roi de France se retrouvent dans l'ancien château du Fleix, à l'entrée du village sur la rive droite de la Dordogne, accueillis par Germain Gaston de Foix, marquis de Trans. Voir, entre autre les fonds SHPVD-BN-118J et 140J.

16-La Fondation John Bost

Entre 1848 et 1878, le pasteur John Bost fonde huit pavillons spécialisés destinés à accueillir des malades dont aucune autre structure ne voulait. D'autres pavillons s'ajoutèrent depuis, et la fondation emploie aujourd'hui plus de mille personnes et soigne plus de mille "résidents" . Elle abrite également un temple en activité, construit en 1866. Vot l'ensemble des finds SHPVD-BN 400 et suivants.

16-bis- La Force

Fief de la famille de Caumont très tôt convertie à la Réforme. Jacques Nompar de Caumont (vers 1558-1652) baron puis premier duc de La Force était un compagnon d'Henri de Navarre. Il était à Paris pour son mariage avec Marguerite de Valois, et échappa au massacre de la Saint-Barthélémy (1572), où son père trouva la mort. Il était dans le carosse du roi, devenu Henri IV, lors de son assassinat par Ravaillac en 1610. Sa puissante famille protégea les protestants aux XVIe et XVIIe siècles.
En 1660, on évalue à 1 300 le nombre de protestants dans la commune.
Le temple, aujourd'hui place de la Mairie, construit en 1604, est à peu près tout ce qu'il reste du château rasé par Lakanal. C'est l'un des rares temples français antérieur à la Révocation de 1685. Il a été rendu au culte en 1805.

16ter- Gageac-Rouillac

Cette petite ville abrite une communauté protestante significative dès le milieu du XVIe siècle, dont on connait la plupart des pasteurs.
La reine Jeanne d'Albret et son fils Henri de Navarre s'y arrêtent régulièrement sur le chemin de Nérac, et y font édifier un "gîte", dit "château de Jeanne d'Albret".

17- Bergerac

Comme ses voisines Sainte-Foy et Castillon, Bergerac est rapidement gagnée par les idées protestantes, et bascule définitivement en 1559. De 1572 à 1622, elle est gouvernée par les protestants, dans une autonomie quasi totale. Henri de Navarre en fait son quartier général dans les années précédant la victoire de Coutras (1587).
Mais en 1622, la ville est soumise et ses remparts démolis. Après la Révocation, un grand nombre de ses habitants vont émigrer dans les pays du "Refuge", Genève et l'Angleterre, bien sûr, mais surtout les Pays-Bas, l'Allemagne et même l'Afrique du Sud. 
La Maison Peyrarède dite "maison des rois de France"
C'est l'un des plus beaux monuments de la ville, construite en 1604 par Mathurin Peyrarède. C'est là que coucha le roi Louis XIII lorsqu'il vint en personne recueillir la soumission de la ville "c'est là que coucha tristement/le prude fils du Vert Galant" persifla un poète local ! Voir, entre autee, le fonds SHPVD-BN-131J.

18-Bergerac: le temple

Les Récollets, grands pourfendeurs de huguenots, disparurent avec la Révolution, et leurs biens vendus comme biens nationaux. La communauté protestante en fit l'acquisition, aidée par un leg d'un exilé mort à Amsterdam, M.Dupeyrou. Un temple est construit sur l'ancienne chapelle, inauguré en 1792, mais il fut confisqué par les révolutionnaires. Les deux cultes, catholique et protestant furent alors très équitablement persécutés, le curé dut même se cacher plusieurs mois au domicile du pasteur.
Ce n'est qu'en l'an IX (1801) que le culte put reprendre normalement.

19- Château de Monbazillac

Bâti par Charles d'Aydie, époux d'une huguenote, Jeanne de Bourdeille, vers 1550, ce château presque constamment habité par des protestants a traversé toutes les guerres sans dommage.
Un musé consacré au protestantisme local en occupe une partie, ainsi qu'un pièce dédiée au tragédien Mounet-Sully.

20- Château de Bridoire (Ribagnac)

Forteresse protestante, il est attaqué et assiégé par le sinistre Blaise de Montluc. Les assiégés doivent la vie sauve à une rivière souterraine accessible des caves, qui leur permit de s'enfuir. La château fut pris, mais non ses occupants.
En 1576, Henri de Navarre y dîne chez son ami Blaise de Pardaillan, sur le chemin de Lauzun et de Nérac.

21- Saussignac

Dès 1577, la commune est desservie par un pasteur, le pasteur Gaucher, en 1587 c'est le pasteur François Peynot. 23 volumes du registre paroissial de 1586 à 1602 sont conservés aux Archives Nationales. En 1852, sept familles de la commune sont encore protestantes.

22- Eymet

Bastide fondée en 1271 par Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis (comme Sainte-Foy).
Au XVIe, la ville devient majoritairement protestante, un temple y est construit en 1561. Mais la ville est prise par Monluc, qui châtie ses habitants. Dès le traité de Bergerac en 1577, Henri de Navarre reprend la lutte, et séjourne plusieurs fois dans la tourelle de la maison dite "d'Henri IV".
En 1651, la ville accueille le synode provincial des Eglises Réformées de Basse-Guyenne, et en 1660 on évalue à plus de 2 200 le nombre d'habitants pratiquant la religion réformée. Mais en 1671, le temple est rasé, et la Révocation achève de désorganiser la communauté. Ce n'est qu'au milieu du XVIIIe siècle que des pasteurs du Désert recommencent à visiter la ville, et qu'en 1807 qu'un nouveau temple est inauguré.

23- Miramont-de-Guyenne

Cette petite ville abrite une communauté protestante significative dès le milieu du XVIe siècle, dont on connait la plupart des pasteurs.
La reine Jeanne d'Albret et son fils Henri de Navarre s'y arrêtent régulièrement sur le chemin de Nérac, et y font édifier un "gîte", dit "château de Jeanne d'Albret".

24- Château de la Grèze (Eyrenville)

La famille de Bideran, habitant le repaire de la Grèze, possède depuis le XVIe siècle, bien que huguenote, le droit de litre (bande noire ceinturant l'église lors des funérailles d'un membre de la famille, souvent ornée d'armoiries) dans l’église d’Eyrenville.

25- Château de Perrou (Gageac-et-Rouillac)

Forteresse du XIVe siècle. Les seigneurs de Gageac adhèrent pour la plupart au protestantisme. En 1588, Jeanne de Fayolles, issue de la famille d’Albret, épouse Arnaud de Brianson, fidèle d’Henri de Navarre. La famille fait reconstruire un château dans le style Louis XIII, surmonté de girouettes à fleurs de lys pour marquer sa fidélité aux rois Bourbon.
Il passe ensuite dans la famille de Madaillan, qui s'est illustrée dans les Guerres de Religion : Jean de Madaillan a refusé l’Ordre de Saint-Louis pour ne pas se convertir au catholicisme. Il était le porte-drapeau personnel d’Henri de Navarre à la bataille de Coutras en 1587.
Pendant les persécutions, des rassemblements clandestins se sont tenus au château de Perrou (près de 8 000 participants en 1753).

26- Château de Pile (Cours-de-Piles)

En amont de Bergerac sur la rive gauche de la Dordogne. En 1460, il devient propriété des Clermont, famille du capitaine huguenot Armand de Clermont de Pile. Celui s’empara de Bergerac, Eymet, Sainte-Foy-de-Longas et Mussidan. Farouche adversaire de Blaise de Montluc, il meurt à Paris la nuit de la Saint-Barthélémy (24 août 1572).

27- Château de Tiregant (Creysse)

Une grande demeure devait être édifiée sur les fondations d’une forteresse médiévale. Seuls les communs et la terrasse ont été achevés.
C’est là qu’en 1575 les capitaines huguenots Jaure et la Palanque transportèrent à dos d’âne le butin pris aux catholiques de Périgueux, dont une chasse d'argent contenant les reliques de Saint-Front.

28- Château de Garrigues (Bergerac)

« Folie » néo-gothique, imaginée par le célèbre tragédien protestant Mounet-Sully (1841-1916), construite par Samuel Henriquet, architecte protestant périgourdin. Mounet-Sully y donna sans doute des représentations.

29- Château de saint-Maurice (Saint-Laurent-des-Bâtons)

A une vingtaine de km au NE de Bergerac, il appartint à la famille de Pons depuis l’origine.
Guy de Pons, sieur de Saint-Maurice adhéra à la Réforme. Il épousa en 1575 Antoinette d’Abzac. Leur petit-fils, François de Pons, épousa Marie d’Escodeca, fille du seigneur de Saussignac. En 1684, leur fils Louis reçu le baptême protestant au château de La Force.
En 1684, le ministre Belrieu prêche à Saint-Maurice, et en 1686, au synode de Rotterdam, Pierre de Penna est dit « cy-devant ministre de Saint-Maurice en Périgord ».

30- Chapelle Saint-Martin (Limeuil)

L’église sert également au culte protestant jusqu’en 1631, date de sa restitution au culte catholique. Les registres dénombrent environ 800 protestants aux alentours.

31- Château de Clérans (Cause-de-Clérans)

Proche de Bergerac, la forteresse, déjà citée par Bertran de Born, a été prise et reprise pendant la Guerre de Cent Ans. Elle était à la tête d’une juridiction de dix paroisses au XIVe siècle.
Le seigneur de Clérans était, en 1682, Marguerite de Belrieu, veuve de Daniel Vincent avocat général à la Chambre de l’Edit de Guyenne, créée en 1598 par Henri IV.
Leur fils Josué de Vincent vendit en 1690 la terre de Clérans à Charles d'Augeard, président à mortier de Parlement de Bordeaux .
La communauté protestante de Clérans avait son temple à Liorac: le culte y fut interdit par arrêt du Conseil en 1679.

32- Limeuil

La ville comptait une communauté protestante et un temple, sous la protection du duc de Bouillon. La chapelle Saint-Martin servait aussi alternativement au culte protestant et catholique, jusqu'en 1631.
En 1660, les registres dénombrent environ 800 protestants.
De nos jours un culte anglican y est toujours régulièrement célébré.

33- Château de Lanquais

C'est au milieu du XVIe siècle que la famille de Limeuil abat une partie de l'ancien château-fort pour reconstruire le "Louvre du Périgord". Il est à peine achevé, qu'en 1577, le vicomte de Turenne, Henri de la Tour d'Auvergne, à la tête de ses protestants, lui envoie 500 boulets de canon et s'en empare, jusqu'à ce que Louis XIII le fasse occuper. La grange dimière du XVe servait de temple.
En 1660 on dénombrait environ 3 000 protestants dans cette région du sud-est de Bergerac, où de nombreuses abjurations furent obtenues en 1685 et 1686.

34- Monpazier

Jeanne d'Albret y fait halte sur le chemin de Paris pour assister au mariage de son fils Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, et à cette occasion "on nettoie places et rues et on oste les fumiers".
En 1574, la ville se livre à Geoffroy de Vivans.

35- Hameau de Saint-Avit ( Lacapelle-Biron)

C'est là que naquit Bernard Palissy, célèbre verrier et céramiste. Protestant convaincu, il est l'auteur d'un traité du "jardin philosophique".
Il est arrêté à Paris en 1588 pour cause d'hérésie, et meurt en prison.
Sa maison se visite, ainsi que dans le cimetière le "carré des hérétiques".

36- Château de Biron

L'une des quatre baronnies du Périgord, c'est le plus important château de la province. Le fief est resté pendants 24 générations dans la famille des Gontaut.
Charles de Gontaut était l'ami d'Henri IV, qui le combla d'honneurs: Maréchal de France, Amiral Lieutenant Général des Armées, Duc et Pair de France... mais son tempérament fougueux le perdit, il fomenta de nombreux complots contre son roi, et fut décapité à la Bastille.

37- Château de Bétou (Marnac)

Son seigneur, Pons de Cerval, est tué en 1587 avec les troupes huguenotes à la bataille de Saint-Emilion.

38- Château de Castelnaud (Castelnaud-la-Chapelle)

La forteresse devient la propriété des Caumont, qui confient sa défense à Geoffroy de Vivans, qui y est né (son parrain était Geoffroy de Caumont).
A la fin du règne de Henri IV, Jacques Nompar de Caumont, marquis de La Force, futur maréchal de France, en achève les fortifications. Le château n'aura plus qu'un rôle militaire, la famille de Caumont ayant établi sa résidence au château des Milandes, beaucoup plus confortable.

39- Château de Milandes (Castelnaud-la-Chapelle)

C'est en 1489 que les Caumont quittent la forteresse de Castelnaud pour faire construire un nouveau château, Les Milandes. C'est François de Caumont, huguenot convaincu qui l'achève, et en 1535 la chapelle devient un temple.

40- Château de Berbiguières (Saint-Cyprien)

Arrivé par mariage dans la famille Nompar de Caumont en 1530. Le temple voisin du château accueillit un prêche du neveu de Mélanchton, ce qui en fit la cible des soldats catholiques pendant les Guerres de Religion.
Protégée par les nobles du secteur, la communauté protestante reste très vivante jusqu'à la Révocation.

41- Domme

Jusqu'en 1588, la ville résiste aux tentatives huguenotes. Mais Geoffroy de Vivans réussit à s'en emparer par ruse: en pleine nuit, suivi de trente soldats, il grimpe le long d'un rocher si abrupt qu'il n'avait pas été jugé utile de le fortifier. La troupe pénètre dans la ville endormie, et y mènent grand tapage. Profitant de la confusion, elle ouvre les portes de la ville pour laisser entrer le reste de l'armée.
Maître de la ville pendant quatre ans, Vivans y installe une garnison, brûle l'église et le prieuré voisin de Cénac, et établi le culte réformé.
Mais rallié aux catholiques, il vend la place sans combattre en 1592, ne laissant que des ruines. Son nom est gravé à l'intérieur d'une tour des remparts 

42- Château de la Treyne (Souillac)

Bastion protestant, il a été incendié par les catholiques et reconstruit au XVIIe siècle. Du château d'origine ne demeure que la tour carrée, qui date du XIVème.

43- Château de Beynac

L'une des quatre baronnies du Périgord. La forteresse, restée fidèle au roi de France, a déjà subit de nombreux fais d'armes pendant la Guerre de Cent Ans, notamment un siège conduit par Simon de Montfort en 1214.
La famille de Beynac se rallie cependant à la Réforme, dès 1575. Une communauté protestante y voit le jour. Les troupes du baron de Beynac participent ponctuellement aux opérations huguenotes, le château sert de prison aux catholiques capturés par Vivans. Il est donc régulièrement attaqué par les troupes catholiques, notamment celles de Mayenne en 1586.
Un temple est construit, le culte est aussi célébré au château.
La présence de pasteurs est attestée jusqu'en 1669.

44- Château de Montfort (Vitrac)

L'une des demeures de la famille de Turenne. Au XVIe siècle, devenus huguenots, ils en font un haut lieu du protestantisme périgourdin.

45- Château de Commarque (Sireuil)

Le seigneur de Beynac et de Commarque lutte avec Geoffroy de Vivans dans le camp huguenot. En 1569, le château est pris, et le roi Charles IX ordonne sa démolition. Mais Geoffroy de Beynac obtient que le roi revienne sur sa sentence.

46- Château de Sirey (Prats-de-Carlux)

Repaire d'un capitaine huguenot "Siriès" ou Sirey, compagnon de Geoffroy de Vivans.

47- Turenne

Fief de la famille éponyme. Le plus célèbre, Henri, vicomte de Turenne, commande les troupes protestantes en 1585, sur les ordres d'Henri de Navarre. Il prend une part active à la victoire protestante de Coutras en 1587. Il parcourt ensuite le Périgord pour défaire la Ligue, prend le château de Grignols, occupe Saint-Astier, assiège en vain Sarlat, canonne Lanquais. Il acquiert ce château à la fin du XVIe siècle, et en fait un sanctuaire protestant.