C’est un magnifique parcours qui nous a amené en mai dernier de notre Vallée de la Dordogne vers la Vendée. Haut lieu de culture et souvent peu connue du grand public,
la Vendée protestante offre un visage singulier de ce territoire souvent associé à la Vendée catholique et royaliste..
Pourtant, dès le XVIe siècle, le protestantisme s’y est implanté avec vigueur, notamment dans les régions du
Bocage, du
Pays de Montaigu ou du
Bas-Poitou, jusqu’à devenir majoritaire dans certains villages.
Les guerres de Religion ont fortement marqué ces terres. Les protestants y ont souffert des persécutions, notamment après la
Révocation de l’édit de Nantes en 1685. Beaucoup se sont exilés, d'autres ont vécu dans la clandestinité, célébrant leur culte au "désert", dans des assemblées secrètes. Cette période a forgé une mémoire forte, transmise de génération en génération.
Au XIXe siècle, avec la tolérance religieuse retrouvée, certaines communautés ont pu rebâtir leurs temples. Aujourd'hui, le patrimoine protestant vendéen —
temples, cimetières familiaux, lieux de mémoire — témoigne d'une résistance spirituelle et discrète. Des associations locales s’attachent à préserver cette mémoire, à l’image de celle des
Protestants du Pays du Bocage vendéen.
Nous vous proposons un itinéraire
à travers une mémoire d’une foi minoritaire dans un pays catholique.
Château de Bois-Tiffrais (Monsireigne)
Niché au cœur du bocage vendéen, le château de Bois-Tiffrais incarne l’une des pages les plus marquantes de l’histoire protestante du Bas-Poitou. Aux XVIe et XVIIe siècles, il devient un refuge actif de la foi réformée, accueillant assemblées secrètes et pasteurs itinérants pendant les périodes de persécution. Propriété de la famille Barbotin, engagée dans la cause protestante, le château est aujourd’hui un lieu de mémoire vivant, abritant le musée du Protestantisme. Ce musée présente une collection précieuse de documents, bibles, objets liturgiques et portraits, illustrant la persistance d’une foi minoritaire dans un environnement souvent hostile.
Abbaye Saint-Pierre de Maillezais
Majestueuse dans les marais du sud Vendée, l’abbaye de Maillezais fut tour à tour haut lieu du pouvoir ecclésiastique catholique puis bastion des réformés au XVIe siècle. Passée sous le contrôle protestant pendant les guerres de Religion, elle est transformée en forteresse militaire et temple protestant, avant d’être reconquise et en partie démantelée. Aujourd’hui à l’état de ruine, elle demeure un symbole impressionnant des tensions religieuses qui ont agité la région. Entre spiritualité et stratégie militaire, l’abbaye incarne cette histoire mouvante où la pierre garde la mémoire des combats de foi.
Logis et jardins de Chaligny

Entre Sainte Hermine et Luçon, sur la commune de Sainte Pexine, canton de Mareuil sur Lay, Chaligny est un lieu connu depuis l’époque gallo-romaine. Situé dans le Sud de la Vendée, aux confins de la plaine, du bocage et du marais, n’ayant pas subi d’altération depuis le 16è siècle, le logis de Chaligny apporte un témoignage précieux de l’architecture de la Renaissance en Bas-Poitou.
L’intérêt de Chaligny réside dans la préservation intacte de ses bâtiments, de ses jardins et de son paysage. Les bâtiments et les jardins sont classés en totalité à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Le jardin a reçu le label Jardin Remarquable du Ministère de la Culture.
Les différents jardins s’inscrivent dans une boucle de la Smagne, protégés des vents dominants par un bois de 7 ha. Ils s’ordonnent le long d’un axe parallèle au logis qui part de la rivière pour aboutir à la longue charmille qui délimite le bois. Un exemple très complet de ce qu’étaient les jardins d’une « maison des champs » à l’époque de la Renaissance : jardins potagers, jardin fruitier, jardin de simples, rivière et bois parcouru de charmilles et d’allées cavalières.
(extrait du site
https://jardindechaligny.wordpress.com)

Temple des Herbiers
Situé sur la commune des Herbiers au cœur des paysages vallonnés du bocage vendéen, le temple se distingue par des peintures murales assez atypiques.
Maison natale de Clémenceau, Mouilleron
Mouilleron-en-Pareds est un village vendéen aux frontières de la plaine et du bocage. Catholiques et protestants, Vendée blanche royaliste et Vendée bleue républicaine y ont vécu et combattu.
Georges Clemenceau et Jean de Lattre de Tassigny sont les fils de ces deux traditions.
Ils sont entrés tous les deux dans l’histoire politique et militaire mouvementée du monde et de la France du xxe siècle. À quarante-huit ans de distance, dans ce même village, sont nés deux hommes dont le rôle a été déterminant lors des deux guerres mondiales.
Georges Clemenceau est né le 28 septembre 1841 dans la maison de son grand-père maternel, François Gautreau, maire républicain et protestant, où vivaient ses parents.
Jean de Lattre de Tassigny est né le 2 février 1889 dans la maison de ses grands-parents maternels, Zélina et Jules Hénault, maire, royaliste et catholique, où vivaient ses parents.
(Ancien temple)
Cartographie
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Associations référentes :
Église Protestante Unie de Vendée Ouest
Trois temples sur le secteur côtier de la Vendée :
- La Roche-sur-Yon : 28 rue Chanzy
- Sainte-Hermine : 25 Grande rue du Temple
- Les Sables d’Olonne : 14 cours Blossac
Association pour la Sauvegarde des Cimetières Familiaux Protestants (ASCFP) – Section Vendée
- Adresse : Les Iles, rue des Gasses, 79120 Sainte-Soline
- Email : ascfp79@gmail.com
- Téléphone : 05 49 29 12 49
- Site : ascfp.fr
- Section Vendée : Musée de la France Protestante de l’Ouest, Bois-Tiffrais, 85110 Monsireigne
Musée de la France Protestante de l’Ouest (Bois-Tiffrais)
Photothèque (Eléonore Capdevielle, Hélène FENETEAU)