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12 décembre 2022

Le Fleix, guerre et paix

Le 26 novembre dernier était célébré le 442ème anniversaire de la signature de l’édit couramment appelé « Paix du Fleix ». A cette occasion,  l’association « Mémoire du Fleix » avait prévu d’honorer cette célébration comme il se doit en conviant Anne-Marie COCULA, éminente historienne et spécialiste de Michel de Montaigne.
 

Une série d'édits

Durant sa conférence,  Anne-Marie Cocula démontre que la paix confiée aux mains des grands, est une « arme » bien difficile à manier.
Elle le souligne :  le document signé en 1580 par le futur roi de France, Henri de Navarre, n’est pas un traité de paix mais un Edit de pacification. Il fait suite à une série importante d’édits, dont celui de Bergerac en 1577, destinés à ramener la paix dans un royaume dévasté par les guerres civiles entre catholiques et protestants.
Conférence Anne-Marie Cocula
 

Zoom sur le Pays Foyen


La conférencière danse avec les dates : du premier édit en 1560, le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572, l’invasion du Portugal par Philippe II, roi d’Espagne en 1579, évènement qui augurera le lancement de l’Invincible Armada. Viendra ensuite la scission des Pays bas en 1581.
A travers ces faits de guerre, des évènements marquants et souvent sanglants, la conférence d’Anne-Marie Cocula éclaire tout un pan d’histoire de notre région : la présence de troupes d’Henri de Navarre,  futur roi de France, à Coutras, Saint-Emilion, Sainte Foy la Grande, Bergerac ; plusieurs villes ont pour mémoire le passage du futur Henri IV.
Dans ce tourbillon, Michel de Montaigne n’est pas loin, lui qui fréquenta la cour de la Reine Margot puis qui bien des années après eut la charge de guider le maréchal de Matignon, fraichement débarqué de sa Normandie à Bordeaux .

Des destins qui se croisent


Ce destin scelle celui de notre région mais bien plus encore celui de la France, voire de l’Europe dans les années qui suivront. On évoque la révolution oubliée à Paris en 1588 où eurent lieu les fameuses barricades, le destin des places de sureté comme La Rochelle, Cognac, Montauban, La Charité sur Loire. Cet édit va sacrer durant plusieurs année le règne inédit d’un protestant sur une France résolument catholique.
Il est aussi question d’amour, un amour qui comme la paix ne fait qu’illusion. On connait le destin tragique des deux amoureux, Henri de Navarre et la reine Margot et dont l’union découle également de cet édit.
Dans ce concert de négociations, traités et complots, le peuple subit et s’accroche à son ultime sauveur, sa foi.
 
 
Le 26 novembre 1580, deux princes du sang détiennent une plume qui contre vents et marées tentent de stabiliser une paix bien instable.
Anne-Marie Cocula évoque cette fragilité, ces édits qui restreignent peu à peu les libertés de culte et tente de ramener dans le giron du clergé les « brebis égarées » dans le protestantisme.

L’édit de Nantes de 1598 est à l’horizon, on en connaît la vie éphémère et sa révocation en 1685.
A cette époque, comme aujourd’hui, la paix semble un leurre qui échappe aux mains des faiseurs de pouvoir et semble destinée à un perpétuel recommencement.
Et c'est dans ce monde instable que Michel de Montaigne va faire son entrée en tant que négociateur.

Vous retrouverez la suite de cette conférence et de cette histoire dans l'un des ouvrages d’Anne Marie Cocula :

 

 

MONTAIGNE 1588, l'aube d'une révolution



 

POUCHIN Florentine
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